Les meltdown et shutdown autistiques sont des « effondrements » autistiques, ce que certaines personnes appellent « crises » et que d’autres prennent pour des caprices.
Cela peut effectivement ressembler à des colères, car c’est parfois beaucoup de violences extériorisé ou si des circonstances qui amènent des réactions brutales. Les meltdown seront plus extériorisé et parfois impressionnants, alors que les shutdown sont plus intériorisés et peuvent passer inaperçus. Dans les deux cas, ce sont le signes que la personne à dépassé ses limites, au delà du supportable l’esprit se protège comme il peut, en déclenchant des réflexes de défenses pour sortir de ces situations agressives et douloureuses.
Ce qui fait que ces réactions sont mal interprétées, c’est que les limites du supportable sont différentes chez les personnes autistes et non autistes, c’est différents d’une personnes à l’autre mais elles sont généralement bien plus basses chez les autistes. (Les personnes en situations de handicap et/ou malades ont également d’autres limites, mais peut être pas dans les même domaines que la personne autiste).
Ces domaines sont nombreux, selon l’hypersensibilité il y a le bruit, les odeurs, le tactile etc, mais aussi les interactions sociales, ou les efforts quotidiens pour s’adapter a un environnement inadapté. A cela peut s’ajouter les proches et inconnus qui ne respectent pas les limites, les stratégies d’adaptations très coûteuses par exemple au travail ou à l’école, un trop plein d’émotions et de sensations à gérer, et tout un tas de violences plus ou moins évidentes tel que les frustrations quotidiennes, le monde qui à l’air de n’avoir aucun sens, ou le harcèlement et les violences verbales et physiques.
Tout cela s’accumule. Lorsque la personne n’en peut plus, elle fini par exploser, ou imploser.
La personne peut chercher à fuir, ne pas supporter les gens, leurs questions et leurs réactions en réagissant de façon violente, elle peut aussi crier, se paralyser, devenir mutique, faire un malaise, stimmer ou se dissocier (déréalisation ou dépersonnalisation). Les réactions sont multiples, selon la façon de réagir aux situations extrêmes, ou l’état de santé physique ou mentale.
Les non autistes non renseignés, ne comprennent pas ou sont ses limites, ni le principe d’accumulation. Des jours ou des semaines ou s’accumulent frustration, fatigue et/ou violence et à la moindre contrariété la personne autiste explose. La personne Non autiste ne verra que la réaction « exagéré » face à une situation qui semble anodine.
Si nous nous en remettons au point de vue non autistes, par exemple étant sans diagnostic ou ayant un entourage non renseigné ou abusif, selon ces personnes nous exagérons, avons une crise de colère, un comportement incohérent, recherchons de l’attention et cela peut même donner lieux à un diagnostic psy erroné. Parfois nous pouvons ne pas voir ces déclencheurs, surtout si on ne sait pas qu’ils sont là, quels sont nos limites ou que nous ne cherchons à comprendre ces réactions que via un point de vue non autiste. Avoir un diagnostic ou se renseigner permet alors de mieux les voir. De comprendre que ces effondrements sont des réactions à ce qui est trop agressif et éreintant.
Il est important de comprendre les meltdown et shutdown. Comprendre que la douleur et les déclencheurs sont réels, et que tout cela est épuisant, et à un impact sur sa santé physique et mentale.
Beaucoup de personnes on des périodes qui pourraient alerter, mais ne savent pas les reconnaître ou veulent/doivent prendre sur elles dans certaines situations. Elles ne savent pas non plus forcement qu’elles font de la déréalisation/dépersonnalisation, ces périodes où on se détache de son environnement car trop agressif, tout parait distant ou irréel, y compris soi même, ses sensations, ou ses émotions. Même si ça ne ressemble qu’a un flottement ou un moment de détachement, il faut prendre cela au sérieux, cela veux dire que la personne n’en peu plus et que les limites sont largement dépassés, de plus c’est très fatiguant, déroutant et cela joue sur la santé mentale.
La prochaine fois, je vous parlerai du changement quand on comprend et qu’on essaye de mettre des stratégies en place pour pouvoir se protéger et préserver sa santé mentale.
Merci
« Tout devient visible quand on sait où regarder »
Cette phrase m’a profondément touchée… Je m’y reconnais tellement. J’avais une très très bonne connaissance de moi-même, et pourtant prendre conscience de mon autisme m’a apporté une connaissance de moi-même incroyable.
Pour métaphorer (en espérant que la métaphore est parlante haha) :
Avant, quand je me voyais dans le miroir, je pensais voir correctement. C’était net, je voyais tous mes traits, chaque grain de beauté, chaque défaut, et comment l’ensemble de ces éléments constituaient ce qu’était mon visage.
Et puis on m’a offert de nouvelles lunettes. Et tout est devenu plus net, plus détaillé. J’ai découvert de nouveaux traits, et en ai redécouvert certains, sous un nouveau jour.
Et malgré ses défauts et imperfections, ce visage est devenu plus miens que jamais. Et j’aimerai pouvoir prêter ces lunettes à tout le monde…
Merci pour cet article, merci pour ton combat pour le renseignement, merci pour ton militantisme, merci de me donner envie de me battre pour aider l’autisme à être compris et accepté, merci pour ton Twitter que je lis toujours avec grande attention…
Merci de rendre chaque jour mes lunettes un peu plus performantes
C’est intéressant. Je me reconnais dans certains traits (l’hypersensibilité au bruit, l’agressivité qui peut se déclencher d’un coup, le flottement…). Enfin je ne sais pas si ce que je considère comme un flottement en est vraiment un à ton sens (yeux qui se fixent d’un coup dans le vague, un petit moment – peut-être 1 minute, je ne me rends pas trop compte – où on semble ailleurs mais où le corps peut quand même réagir).
Je serai curieuse que tu nous racontes comment cela a été décelé chez toi, quels peuvent être les tests effectués pour le déterminer.